Lettre des parents de la crèche Affre (18ème arrondissement)

Publié le par peopleandbaby-enlutte.over-blog.com

Lettre adressée  la mairie, mars 2010DSC07295

 

 

                                   Madame, Monsieur,

 

            Parents d’enfants fréquentant la crèche située 9 rue Affre, Paris 18°, nous souhaitons vous faire part de plusieurs inquiétudes, concernant tant les réformes législatives actuelles de l'accueil en crèche que la gestion de la crèche qui s'occupe de nos enfants.

 

            Sur le premier point, nous sommes particulièrement mobilisés avec les personnels de toutes les crèches pour le retrait du nouveau décret sur l'accueil, qui prévoit en particulier une augmentation du nombre d'enfants dont pourra s'occuper chaque adulte, une diminution de la proportion de diplômées au sein du personnel et une augmentation de la densité d'accueil des structures (du nombre d'enfants par m²). Ce décret ne peut que contribuer à une détérioration certaine des conditions de garde des enfants.

Nous espérons qu'en tant qu'élus de notre arrondissement, vous saurez relayer cette insatisfaction dans un combat politique contre ce texte.

 

 

            Sur le second point, nous voulons vous faire part de notre mécontentement dans la gestion de la crèche par l'entreprise People & Baby. Ces problèmes ne sont malheureusement guère nouveaux, nous les avions déjà évoqués en grande partie dans un courrier du 3 mars 2008 et lors d'une réunion à la mairie du 18e le 10 avril 2008.

 

- Le premier et principal problème concerne le personnel, et avant tout son instabilité. Celle-ci est en effet, depuis que vous avez confié la crèche Affre à People & Baby en 2006, extrêmement forte. C'était déjà en 2008 un de nos principaux sujets d'inquiétude et nous sommes bien obligés, deux ans plus tard, de constater que la situation ne s'est pas améliorée. L'année dernière (septembre 2008 – juillet 2009), les changements ont été extrêmement nombreux, en particulier dans la section des grands où les salariées se sont succédées toute l'année. Cette année, en 6 mois seulement, déjà un cinquième du personnel présent en septembre (toute section confondue) est parti. Cette situation a évidemment des conséquences directes sur la prise en charge de nos enfants.

 

L'instabilité n'est cependant pas le seul problème :

            le remplacement du personnel absent en cas de longue maladie est beaucoup trop lent,

            il n'y a pas eu pendant presque un an (septembre 2008 – printemps 2009) de directrice à la crèche et une seule personne à la direction (une directrice adjointe donc), qui n'était pas diplômée médicale, contrairement à ce que la loi impose pour une crèche de 60 berceaux.

 

- L'alimentation est à nouveau un problème : nous avons constaté un changement de qualité depuis un mois environ, apparemment lié à un changement de fournisseur qui a eu des conséquences sur la continuité dans la diversification de l'alimentation des bébés.

 

- Nous sommes enfin particulièrement inquiets de ce que nous avons pu savoir (en particulier par le hasard de liens personnels entre des parents de notre crèche et des parents de la crèche concernée) de la situation d'une crèche du 13e arrondissement parisien gérée par People & Baby, où 6 des 9 salariées semblent avoir été mises à pied pour des raisons pas franchement convaincantes. Nous demandons à la mairie d’être attentive au résultat de ce conflit.

 

            Ces différents problèmes concernant la crèche de nos enfants sont, pour nous, la confirmation de ce que nous vous avions déjà indiqué il y a deux ans : c'est la conséquence directe d'une gestion d'entreprise dont l'objectif principal est de fonctionner à moindre frais et qui cherche par conséquent à faire des économies sur tous les budgets (le personnel, l'alimentation, l'équipement en jeu). L'instabilité du personnel est ainsi directement liée aux conditions d'emploi qui sont faites aux salarié-e-s : People & Baby emploie ses salarié-e-s sous le strict régime du droit du travail, ne leur proposant le bénéfice d'aucune des conventions collectives qui existent dans le secteur. Cette situation est certes légale mais pour nous déplorable.

            En tant que citoyens du 18e arrondissement, nous souhaiterions par conséquent que notre mairie cesse cette délégation de service public à des entreprises privées ou que, à tout le moins, la mairie impose des clauses sociales plus strictes aux structures susceptibles d'être retenues, par exemple le bénéfice d'une convention collective aux salarié‑e‑s.

 

            Qu'il n'y ait pas de malentendu : malgré toutes nos inquiétudes, nous avons une pleine confiance dans les équipes qui s'occupent de nos enfants, dans leur conscience professionnelle, dans leur engagement, leur sincère volonté d'avoir l'action la plus épanouissante qui soit pour les enfants. Reste que lorsque la fatigue s'accumule et lorsque les crédits sont limités, il devient difficile, peut-être parfois impossible, pour elles de mener à bien les projets pédagogiques qui sont les leurs.

 

Dans l’attente de vous lire, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos sincères salutations.

Publié dans Soutien des parents

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