Nettoyage anti-syndical à la crèche

Publié le par peopleandbaby-enlutte.over-blog.com

Article paru dans Siné Hebdo n°83, 7 avril 2010

Siné254

 

People and baby, qui gèreune soixantaine de crèches, a licencié trois salariées pour négligence sur les mesures d'hygiène. et le fait qu'elles soient syndicquées n'y est bien sûr pour rien.

 

Depuis 2006, la Ville de Paris a confié la halte-garderie Giono du 13ème arrondissement aux bons soins de People and Baby, une florissante société privée qui gère une soixantaine de crèches en France. Six salariées de cette structure, qui en compte neuf, créent en novembre 2009 une section syndicale CNT. Le 1er mars 2010, elles organisent une journée de grève, réclamant leur rattachement à une convention collective ainsi qu'une augmentation de salaire. Le lendemain, hasard du calendrier, elles reçoivent une mise à pied conservatoire pour "insubordination à l'hygiène et à la sécurité".

 

Un contrôle effectué quelques jours plus tard sans leur présence par une infirmière de l'entreprise aurait révélé la présence de médicaments périmés ainsi que de la mort-aux-rats dans un bac à jouets. La médecine du travail, s'invitant à son tour sur les lieux, estime que, s'il y a bien des dysfonctionnements, les anomalies sont du ressort de la direction de l'établissement. l'inspection du travail envoie le 16 marsun courrier rappelant "qu'aucun salarié ne saurait être sanctionné [...] en raison de l'exercice normal du droit de grève."

 

Cela n'empêche pas trois grévistes de recevoir, le 29 mars, leur lettre de licenciement pour faute grave. Jeudi 1er avril, une cinquantaine de militants de l CNT occupent toute la journée le siège de People and Baby, avenue Hoche dans le 8ème arrondissement. Son directeur général, Christophe Durieux, demeure inflexible, les salariées licenciées ayant, selon lui, fait preuve "d'insubordination systématique et répétée." Pourtant, en trois ans, aucune d'entre elles n'a jamais fait l'objet du moindre avertissement. "Nous sommes intransigeants sur les normes d'hygiène et de sécurité", insiste le directeur général. Si une telle volonté prophylactique est louable, on peut s'étonner qu'il lui ait fallu tant de temps pour découvrir qu'il avait confié des bébés à la garde d'aussi dangereuses souillons. on peut craindre également que la contamination syndicale se propage dans les crèches People and baby.

 

Thierry Pelletier

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