Manif du 1er mai : à nous les beaux quartiers !
Samedi 1er mai 2010. Il ne fait ni beau ni mauvais temps sur Paris. La journée va être chargée pour l'union régionale parisienne de la CNT. D'abord, nous prenons place Place des Fêtes dans le 19ème arrondissement pour conduire, comme tous les ans, le cortège libertaire du 1er mai, jusqu'à rejoindre le cortège unitaire sur la Place de la République.
En tête, la banderole et les militantes de la section People and baby, en lutte depuis le 1er mars, date de leur premier et unique jour de grève puisqu'elles ont été mises à pied dès le lendemain pour des motifs absurdes. D'autres banderoles, des slogans, des chants révolutionnaires... On est le bien le 1er mai, et la descente de la rue de Belleville est chaleureuse.
People and baby exploite et licencie, Mairie complice !
En arrivant à République, nous nous trouvons à proximité du cortège du parti socialiste ; nous nous chargeons de rappeler à ses représentants et à Bertrand Delanoé en particulier leur responsabilité dans le licenciement de nos camarades, la Mairie de Paris ayant décidé de déléguer la gestion de certaines de ses crèches municipales à des entreprises privées. Après un quart d'heure de slogans et de remise de tracts, le maire de Paris daigne nous faire entendre qu'il est au courant et qu'il est en train voir voir ce qu'il peut faire... Nous intégrons le cortège unitaire, direction Opéra.
L'Internationale près de l'Arc de triomphe
Lorsque le cortège unitaire se disloque devant l'opéra Garnier, celui de la CNT poursuit sa route, direction les beaux quartiers. Les grands magasins étant (heureusement) fermés en ce samedi ferié, le boulevard Haussmann nous appartient entièrement... Lorsque l'Internationale se met à résonner entre les beaux immeubles, nombre de manifestants arbore un sourire qui en dit long sur la réalisation d'un petit rêve... Nous passons devant le siège de l'entreprise People and Baby, protégée comme il se doit par une quinzaine de policiers suréquipés. Nous participons joyeusement à la décoration et à l'animation du quartier, sous le regard des badauds incrédules.
Patrons voyous, on vous r'trouvera partout !
Enfin, nous arrivons derrière le Parc Monceau, quartier de résidence du patron de People and Baby, Christophe Durieux. Un millier de personnes s'arrêtent sous ses fenêtres, répétant en choeur les slogans de la lutte. Les riverains sont aux fenêtres, ils sont désormais informés de ce mauvais voisinage... Certains, beaux joueurs, nous indiquent même l'emplacement des fenêtres dudit patron. Jusqu'à une petite dame, passant tranquillement avec son sac à provisions qui nous lance un joyeux "Enfin, il se passe quelque chose dans ce quartier !". Les militantes de la section syndicale interviennent alors pour répéter une nouvelle fois à leur patron qui a voulu les faire taire qu'elles sont debout et bel et bien présentes, en lutte, et qu'elles ne lâcheront rien !