People and Baby, la lutte continue !

Publié le par peopleandbaby-enlutte.over-blog.com

art_CS_052010-1-.pngArticle paru dans le Combat syndicaliste n°350, mai 2010

 

Trois licenciements, une mutation disciplinaire et une réintégration à son poste : ce sont les sentences prononcées par la direction de People and Baby au terme des mises à pied conservatoires qui avaient été signifiées aux salariées de la section CNT début mars, le lendemain d’une journée de grève.

 

En s’appuyant sur des motifs bidons et un dossier monté de toute pièce concernant les mesures d’hygiène et de sécurité, c’est un nettoyage syndical à grande eau que s’est offert Durieux, le PDG de l’entreprise. La seule salariée réintégrée à la halte garderie Giono n’est autre que la représentante de section syndicale, l’inspection du travail n’ayant pas donné son accord pour le licenciement, et la salariée mutée est en fait parachutée à la crèche Total, celle là même où travaillait il y a encore quelques mois une salariée sous pression ayant mis fin à ses jours. Ces dernières sont entrées immédiatement en grève illimitée et leur salaire est assuré par la CNT.

 

Le PDG pensait probablement, à ce moment-là, avoir réglé le problème de ce syndicat qui a eu le toupet de s’implanter dans sa boîte ; lui qui « connaissait peu les syndicats » auparavant a rapidement eu l’occasion de se rendre compte que c’était loin d’être le cas. Dès le lendemain, la CNT région parisienne organisait un rassemblement, auquel se sont joints des militants de SUD, du NPA, de la CGT, devant la halte garderie où le patron en personne tenait une réunion durant laquelle « la nouvelle équipe », remplaçant les salariées licenciées, devait être présentée aux parents. Face au rapport de force en présence, ce dernier s’est engagé à proposer un RDV en vue d’ouvrir une négociation avant de sortir de la halte garderie sous escorte policière.

 

Cependant, ayant une confiance toute relative en la parole de Durieux, la section syndicale, accompagnée d’une vingtaine de militants de la CNT, a investi dès le lendemain matin la réunion du comité d’entreprise sous le regard médusé du patron afin de se faire préciser le RDV en question et interpeller les membres du CE. Finalement, ne voyant plus l’utilité de convenir d’un RDV alors que le tôlier était à portée de main, l’occupation des locaux a été décidée, rapidement rejointe par de nombreux camarades. Des entrevues ont ainsi eu lieu avec le PDG, mais ce dernier refusant de réintégrer les salariées et faisant preuve d’un mépris total de par ses propositions ridicules, l’occupation s’est poursuivie jusque tard dans la nuit. Une fois le patron parti, de nouveau sous la protection rapprochée de la police, le siège a été levé.

 

Mi-avril, c’est la halte garderie Giono qui a été occupée pendant trois jours par la section syndicale et des parents solidaires. En guise de dialogue, la direction a envoyé sur place des vigiles chargés de « sécuriser » les lieux et filtrer les entrées. Et de fait, ce sont eux qui accueillaient les parents et les enfants dans le sas d’entrée. La mairie du 13e arrondissement, quant à elle, a déclaré dans un courrier adressé aux parents que la gestion du personnel et des conflits sociaux, dans le cadre de la délégation de service public, ne relevait plus de ses responsabilités…

 

D’autres initiatives de soutien ont eu lieu en région parisienne, à Lyon et à Lille. La solidarité internationale s’est également mise en place. De nombreux syndicats, des militants ou des personnes solidaires ont alimenté la souscription ouverte par la fédération CNT santé social & CT, ce qui a permis de maintenir le revenu des cinq camarades. Et de nombreuses autres actions sont en préparation. La lutte ne fait que commencer et durera jusqu’à ce que nos camarades soient toutes réintégrées !

 

Section People and Baby

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